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TIC@le: TIC, langues et formation des enseignant(e)s
27 avril 2009

Aka-Aki, une révolution sociale?

J'aime bien ce nom de Aka-Aki. Bien entendu, j'ai d'abord pensé que c'était espagnol (ou au moins, hispanophone); mais non. Cette nouvelle (en France tout au moins) invention technologique nous vient d'Allemagne:

"Comme son nom ne l’indique pas, Aka-Aki nous vient d’Allemagne. C’est un service qui existe depuis un an outre Rhin et qui compterait déjà plus de 100 000 membres. La version française du logiciel vient à peine de sortir. Pour l’utiliser, il suffit de la télécharger gratuitement sur son iPhone, son Blackberry ou son Nokia et c’est parti ! Nous l’avons essayé et en quelques minutes nous avons découvert jusqu’à une vingtaine de membres Aka-aki connectés dans les environs de la Maison de Radio France à Paris. Le système indique aussi tous les contacts potentiels dans la ville entière." (France Info, 16 avril 2009)

Comment ça, vous ne savez pas ce qu'est Aka-Aki? Vous n'avez pas vu le "20h" sur France2? ;-) Moi, c'est là que j'en ai entendu parler et que ça a piqué ma curiosité. Voici comment Roman Hänsler, l'un de ses créateurs explique ce que c'est:

"Aka-aki est un programme gratuit qui marche avec presque tous les téléphones. Une fois installé, il montre qui est à proximité en temps réel. Tu peux voir les informations du profil de la personne à proximité sur l’écran de ton téléphone et entrer en contact avec lui via un chat. Il y a un site internet, aussi, où tu peux te connecter avec le même identifiant et mot de passe. Là, tu peux gérer tes contacts plus facilement et trouver plus de fonctions. Par exemple, un “journal de rencontre” montre les personnes qu’on a croisées dans la rue récemment et permet d’entrer en contact avec eux. Cela peut être, par exemple, une seconde chance pour pouvoir flirter. Ou la fin des cartes de visite." (Contrepoint, 17 mars 2009)

Comme le dit le Monde (Le Monde, 6 avril 2009) Aka-Aki est donc un "nouveau réseau social “géolocalisé” permettant à ses membres de détecter tous les autres membres se trouvant dans les parages, et de communiquer avec eux en temps réel." Épatant non? Surtout en matière de drague ;-): "This kind of mobile social networking could revolutionize your social life. If you’re at a night club and you want to know who’s around, just check your cell phone. If you’re at a party you can scan for someone with the same interests as you, or just check out who’s single. Of course, you can set up filters, so that you are only detected by your friends, or friends of friends [...]." (CNN, 29 septembre 2008)

C'est un peu comme d'avoir un Twitter et un Facebook dynamique en permanence avec soi: "Aka-Aki est un outil jamais vu jusqu'alors ou plutôt un mélange inédit de plusieurs outils déjà connus. C'est à la fois un réseau social où tout comme sur Facebook on peut retrouver ses amis, y décrire ses goûts et ses envies, ce que l'on fait à un instant précis (façon Twitter) mais également un site de rencontre. Sur Aka-Aki, on est rapidement amené à indiquer ses préférences sexuelles, son âge, les endroits où l'on sort et (plus fort) l'endroit où l'on se trouve." (Zescoop, 7 avril 2009)

Et la vie privée dans tout ça? Bah oui. C'est quand même la question qui revient le plus souvent au sujet de Aka-Aki. Et bien, je crois que la technologie fait évoluer ce concept de vie privée. Après tout, si l'on sait qu'en mars j'étais aux Seychelles avec Paul, qu'hier j'ai fêté l'anniversaire de Sophie, que demain je remplace ma collègue Nathalie et que samedi je bosse alors que je n'en ai pas envie, c'est que je le veux bien. Si je ne voulais pas qu'on le sache, je ne l'indiquerais pas sur Facebook ou Twitter. Néanmoins, même si j'accepte que ces informations soient publiques, je refuse qu'elles soient utilisées à mon insu. Et là, que faire? Je vous laisse lire (une partie de) cet excellent article de Toy qui répond bien mieux que moi à cette question:

"A Berlin, le nouveau réseau social AKA AKI compte déjà 100 000 membres. Comme tous les réseaux sociaux, vous y indiquez votre travail, vos activités, vos goûts, vos hobbies etc. Mais il a aussi la particularité de vous géolocaliser en temps réel, ainsi que tous les autres membres aux alentours. Sur votre téléphone, vous êtes alors capables de les identifier, de les localiser et de communiquer avec eux. En consultant leur profil, vous savez même les endroits qu’ils fréquentent, là où ils habitent ou travaillent, puisque tout est noté et archivé. Les avantages présentés sont nombreux. Vous retrouvez vos amis facilement, vous rencontrez des gens, repérez rapidement les endroits intéressants. Les inconvénients sont encore flous mais facilement identifiables. D’ailleurs, il faudra trouver un cadre juridique. Toutes les personnes inscrites sont volontaires pour transmettre ces informations jugées personnelles.

Cependant, l’exposition volontaire de sa vie privée ne justifie pas le fichage ni l’utilisation de ces données à des fins commerciales ou de surveillance. Les personnes qui s’affichent sur les réseaux sociaux ont conscience de ce qu’elles font, où elles le font et dans quelles mesures. Tout comme le port d’une mini jupe ou le bronzage topless sur la plage n’est en aucun cas un appel au viol, l’exposition de sa vie privée n’est pas une incitation au fichage ou à l’espionnage.

Le changement d’état d’esprit qui existe aujourd’hui chez les jeunes (ils ne sont en réalité pas les seuls), qui consiste à intégrer automatiquement et naturellement sa vie numérique à sa vie réelle est d’ores et déjà présent. De la même manière qu’ils consomment et qu’ils communiquent sans gêne via ces médias, ils vivent et s’exposent publiquement et numériquement. Pour d’autres, moins habitués, cette vision nouvelle et différente apparaît dangereuse car inconnue, mal maîtrisée. Mais comme toute révolution, la révolution numérique apporte son lot de changement de mentalités, de bouleversements, de dangers en particulier ceux qui concernent l’identité numérique. Si chacun fait l’effort de contrôler, de construire, son exposition sur le web, le risque de dérapage vers un Big Brother se réduira. Il faut néanmoins prendre conscience de cet effort et communiquer dans ce sens." (Société, Tendances, Lifestyle, 14 avril 2009)

Alors, vous le voulez? Moi, j'ai comme l'impression que mes élèves vont adorer...


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