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TIC@le: TIC, langues et formation des enseignant(e)s
20 mai 2009

Grand Corps Malade - Education Nationale: réflexions.

Comme promis, me revoici avec un nouveau billet sur la chanson de Grand corps malade: l'éducation nationale.
D'abord, les paroles:

"J'm'appelle Moussa, j'ai 10 ans, j'suis en CM2 à Epinay
Ville du 93 où j'ai grandi et où j'suis né
Mon école elle est mignonne même si les murs sont pas tous neufs
Dans chaque salle y a plein de bruit moi dans ma classe on est 29

Y a pas beaucoup d'élèves modèles et puis on est un peu dissipés
J'crois qu'nous sommes ce qu'on appelle des élèves en difficulté
Moi en maths j'suis pas terrible mais c'est pas pire qu'en dictée
C'que j'préfère c'est 16h j'retrouve les grands dans mon quartier

Pourtant ma maitresse j'l'aime bien elle peut être dure mais elle est patiente
Et si jamais je comprends rien elle me ré-explique elle est pas chiante
Elle a toujours plein d'idées et de projets pour les sorties
Mais on a que 2 cars par an qui sont prêtés par la mairie

Je crois que mon école elle est pauvre, on n'a pas de salle informatique
On n'a que la cour et le préau pour faire de la gymnastique
A la télé j'ai vu que des classes faisaient du golf en EPS
Nous on a que des tapis et des cerceaux et la détresse de nos maîtresses

Alors si tout s'joue à l'école, il est temps d'entendre le SOS
Ne laissons pas s'creuser l'fossé d'un enseignement à deux vitesses
Au milieu des tours y a trop de pions dans le jeu d'échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fou dans des défaites spectaculaires

L'enseignement en France va mal et personne peut nier la vérité
Les zones d'éducation prioritaires ne sont pas des priorités
Les classes sont surchargées pas comme la paye des profs minés
Et on supprime des effectifs dans des écoles déjà en apnée

Au contraire faut rajouter des profs et d'autres métiers qui prennent la relève
Dans des quartiers les plus en galère, créer des classes de 15 élèves
Ajouter des postes d'assistants ou d'auxiliaires qui aident aux devoirs
Qui connaissent les parents et accompagnent les enfants les plus en retard

L'enseignement en France va mal, l'état ne met pas assez d'argent
Quelques réformes à deux balles pour ne pas voir le plus urgent
Un établissement scolaire sans vrais moyens est impuissant
Comment peut on faire des économies sur l'avenir de nos enfants

L'enseignement en France va mal car il rend pas les gens égaux
Les plus fragiles tirent l'alarme mais on étouffe leur écho
L'école publique va mal car elle a la tête sous l'eau
Y a pas d'éducation nationale, y a que des moyens de survies locaux

Alors continuons de dire aux p'tit frères que l'école est la solution
Et donnons leur les bons outils pour leur avenir car attention
La réussite scolaire dans certaines zones pourrait rester un mystère
Et l'égalité des chances un concept de ministère

Alors si tout s'joue à l'école, il est temps d'entendre le SOS
Ne laissons pas s'creuser l'fossé d'un enseignement à deux vitesses
Au milieu des tours il y a trop de pions dans le jeu d'échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires.

J'm'appelle Moussa, j'ai 10 ans, j'suis en CM2 à Epinay
Ville du 93 où j'ai grandi et où j'suis né
C'est pas d'ma faute à moi si j'ai moins de chance d'avoir le bac
C'est simplement parce que j'vis là, que mon avenir est un cul de sac."

grandcorpsmaladeAh cette dernière phrase. Comme d'habitude, le texte est excellent, mais cette dernière phrase surtout me fait penser au film Aïcha vu la semaine dernière sur France2. Ce film, de Yamina Benguigui, nous montre la vie d'une famille d'origine algérienne, qui vit à côté de Paris ("de l'autre côté du périph nord"). A travers Aïcha, la fille aînée, on découvre tout un côté de la vie des enfants d'immigrés; la pression familiale notamment, mais aussi le fait que ces enfants sont non seulement marqués par leur nom d'origine maghrébine, mais également par leur lieu de résidence. Ils sont catalogués "93" (département de la Seine-Saint-Denis) comme ils sont catalogués "Arabes"; deux "handicaps" que la société française ne pardonne pas. On comprend alors pourquoi Aïcha cherche à tout prix à "vivre de l'autre côté du périphérique, à Paris, ville de tous les possibles..." Malheureusement, cette situation n'est pas spécifique à Paris, ni même aux grandes villes (j'en sais quelque chose); ni même à la France. Pfffffffffff. Dans quel monde vivons-nous? Bon, je m'égare. Je viens tout à coup de remonter le temps et ça me fait tout drôle...

Revenons à nos moutons [là, je regarde le titre de mon billet et je me rappelle ;-)].

L'éducation nationale en France est un "grand corps malade" (si vous me permettez), nous le savons depuis longtemps; mais il n'y a bien qu'un slammeur* de génie comme Grand corps malade pour nous le dire avec des mots si simples, des mots qui vont droit au but et au coeur. D'abord, je vous dirai qu'en tant que prof, j'ai été touchée par le fait que Grand corps malade ne "tape" pas sur les profs, comme beaucoup le font (est-ce bien utile d'insister sur le fait que dans ces "beaucoup" il y a beaucoup de parents?!). Dans sa chanson, Moussa aime bien sa maîtresse et comprend qu'elle essaie de faire son métier du mieux qu'elle le peut. Bon, il est peut-être un peu idéaliste sur ce point car nous savons pertinemment que beaucoup de nos élèves n'en ont pas la moindre idée. Mais je dirais également qu'il y a bien plus d'élèves qui se rendent compte de nos efforts, de notre engagement, etc. que ce qu'on peut croire. Et puis, comment ne pas parler de cette allusion aux suppressions de postes en éducation? Comment peut-on faire passer d'autres budgets avant celui de l'éducation? Lducation (oui, je mets un E majuscule!) est ce qu'il y a de plus important dans une société. Une société sans éducation n'est rien et ne va nulle part (où alors, droit dans le mur et aidée en cela par un dictateur). Bon, le budget de la santé est également important, mais si on fait notre boulot en éducation, et bien, le budget de la santé s'en trouvera beaucoup mieux. Tiens, ça me fait penser à Cuba ça. J'adore Cuba et ne suis pas très objective quand j'en parle, mais je ne dois pas être la seule quand je dis que eux, au moins, ont tout compris puisque l'éducation est entièrement gratuite (tout comme la santé d'ailleurs) de la maternelle à l'université. Bon, après, il y aurait beaucoup à dire au sujet de Cuba, mais on ne peut en tout cas rien leur reprocher en matière d'éducation (bien au contraire). [ça y est; je m'égare à nouveau]

Je crois bien que je ne vais jamais finir ce billet sur la chanson de Grand corps malade. Allez, je vous laisse là pour l'instant. Je vous reviens plus tard.


* On écrit "slameur" ou "slammeur"? J'ai opté pour la deuxième option et ce, par rapport au terme "rappeur" que l'on écrit avec deux p.


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Commentaires
T
je sui vraimon dezolé mais ssa ne ma pa aidé a fair<br /> <br /> mon histoir dé zar
J
vraiment c tres interressant ce que vous dites mais moi je pense qu'il faut aide les enfants qui ont besoin d'aides
F
Mon blogue est surtout là pour me rappeler et pour rendre service :)
B
Merci pour cette remarque sur la chanson cela ma beaucoup apporté de renseignements pour mon devoir de français qui portait sur une chanson engagée
C
Merci pour votre analyse, il m'a aidé a mieux comprendre la chanson et a faire mon devoir de français qui portait sur la chanson engagée ! :)
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